Vous avez ramené des punaises de lit chez vous ? Pas de panique, c’est ce que nous a dit notre désinsectiseur. Et spoiler, ça s’est très bien et très vite terminé (c’était il y a un an). Tout dépendra de votre réactivité, niveau d’infestation et type de logement. Je vous raconte tout !
Comment savoir si vous avez des punaises de lit ?
Avant de traiter, assurez vous que ce sont bien des punaises de lit. Le premier indice, ce sont les piqûres. Elles apparaissent assez vite, quelques jours après en avoir ramené. Moi, c’est comme ça que je m’en suis rendue compte : j’avais les bras couverts de piqûre. Le deuxième jour j’ai décidé de consulter en pharmacie. Si les plus jeunes m’ont demandé si j’avais changé de lessive (ça pouvait ressembler à une réaction allergique, et c’en était une un peu particulière), la plus expérimentée a reconnu des piqûres de punaises de lit. Elles sont rouges, de la taille d’une pièce de 10 centimes, et rapprochées. En tous cas pour moi. Elles ne me démangeaient pas, mais normalement c’est le cas. Bref, chacun ses punaises, chacun ses piqûres.
Inspectez la literie : draps, sommier, matelas, alèse, recoins. Si vous trouvez des petits points noirs, bingo, ce sont des déjections de punaises de lit. Vous devinez en quoi elles sont faites ou je vous fais un dessin ?
Appelez un professionnel
Je sais que ça a un coût, mais je vois passer beaucoup de témoignages sur des personnes qui ont essayé de s’en débarrasser toutes seuls. Cela prend plus de temps, donc encore plus de punaises à la fin, et au final cela coûte plus cher, si en plus au final il faut tout de même faire appel à un désinsectiseur. Faute de moyens, faite appel à la mairie, au syndic, les autres copropriétaires seront sûrement prêts à se partager la note au vu des dégâts que cela peut causer.
Là, vous aurez le choix du professionnel, et il ne faudra pas se faire arnaquer dans l’urgence ou la panique.
Voici comment ne pas se faire arnaquer par avec un désinsectiseur
- Appelez la mairie pour avoir leurs contacts d’entreprises. S’ils ne veulent pas en donner, leur rappeler que c’est un sujet de santé publique (même si ce n’est pas tout à fait vrai), et que ça concerne la vie de la ville / commune
- Appelez des hôtels proches de chez vous, des hôtels particuliers, ils ont forcément de bons contacts
- Appelez plusieurs désinsectiseurs de votre région : ils pourront intervenir plus rapidement. Comparez les prix et leur protocole (autour de 150 € le passage). N’oubliez pas de traiter la voiture.
- Privilégiez le protocole classique.
Le fumigène est impressionnant, onéreux, mais par définition remonte dans l’air, il n’imprègnent pas les plinthes, fissures… Notre désinsectiseur nous a même dit que si nous voulions un fumigène, il allait nous le facturer bien plus cher, pour peu d’efficacité. Son honnêteté nous a rassuré. Je pense que le fumigène peut se révéler efficace pour un traitement de grande ampleur, quand l’infestation est très avancée et sur de grands volumes.
Le protocole classique, avec spray sur les zones à risques reste efficace pendant trois semaines. Toutes les punaises de lit qui passeront dessus seront tuées.
Quand nous comparions les désinsectiseurs, nous indiquions systématiquement que nous étions en tout début d’infestation et suspections simplement des punaises de lit. Les professionnels qui proposaient d’emblée des fumigènes ou des protocoles « one shot » étaient clairement à éviter.
Que faire en cas de punaises de lit ?
Réagissez vite, et par étapes :
- Confirmez que vous avez des punaises de lit. Même dans le doute, agissez. Les punaises se reproduisent vite.
- Appelez la mairie, les hôtels, les amis ? cherchez des contacts de confiance
- Etablissez une liste des désinsectiseurs proches de chez vous, appelez les, comparez les protocoles, leur discours, les prix, et leur délais d’intervention
- Vérifiez que le professionnel choisi fasse partie des professionnels agréés de votre département.
- Démarrez le protocole : videz votre chambre, placez les vêtements dans des sacs poubelles hermétiquement fermés, placez les dehors, sinon dans le salon. J’insiste, hermétiquement fermés.
- Etiquetez vos sacs poubelles, triez les vêtements par familles, malgré l’urgence. Il vous faudra plusieurs jours voire semaines pour tout laver en fonction de votre temps et moyens
- Faites un sac d’urgence : prévoyez des vêtements pour 2 / 3 jours que vous laverez en priorité
- Les sous-vêtements peuvent être mis ensemble : ils peuvent être lavés à 60°C. Les dentelles, latex au congélateur.
- Lavez autant que possible vos vêtements à 60°C, sinon à 40°C puis 30 minutes de sèche linge. Placez vos vêtements fragiles 3 jours minimum dans un congélateur.
- Je pars du principe que vous êtes en début d’infestation : les punaises de lit resteront dans un périmètre de 3 mètres. Elles sont opportunistes. Inutile de laver les vêtements qui se trouvent dans d’autres pièces. Nous avons par précaution également lavé les vêtements qui se trouvaient dans le couloir qui donnait sur la chambre. Nous n’avons pas touché aux vêtements d’un placard un peu plus loin.
- Le désinsectiseur arrive : posez lui des questions, laissez le travailler. Je l’ai laissé travailler, on est partis ensemble, et je suis revenue une heure après.
- Faites lui faire la voiture, c’est une précaution, il vous prendre quelques euros de plus (30€ pour nous)
- La première nuit : vous dormirez mal. NE DORMEZ PAS DANS UNE AUTRE PIECE. Vous ne feriez qu’inciter les punaises de lit à vous suivre, et infester d’autres pièces. Je sais que c’est tentant, mais non, ne dormez pas dans le salon.
- Posez des joints transparents si besoin le long de vos plinthes (très efficace chez nous)
- Posez du double face sur les pieds de votre lit, ou des pièges à punaises de lit
- Ne laissez pas tomber votre couette par terre. En gros, si vous ne l’aviez pas compris, vous servez d’appât, et devez faire en sorte que les punaises de lit remontent par les pieds du lit, ou se rapprochent du lit pour passer sur le produit
- Attendez. Nous avons été piqué 4 nuits au total : deux avant le passage du désinsectiseur et 2 après.
- Nous avons un peu mieux dormi au bout d’une semaine. Au bout de trois semaines nous étions assez confiants.
- N’allez pas travailler, ne prenez pas les transports… Privilégiez le télétravail, les déplacements ponctuels (aller voir un client sans s’installer chez lui). Je ne sais pas si les arrêts maladie fonctionnent. Après quand on sait qu’il y en a qui ne traitent pas et continuent de vivre normalement… Car il faut en avoir depuis longtemps pour en amener ailleurs…
Déterminez l’origine de l’infestation
Tout d’abord il est utile de comprendre d’où vient l’infestation. Ceci peut vous permettre de savoir depuis combien de temps elles sont là (et déterminer la complexité à les éradiquer), mais aussi de prévenir les établissements que vous avez fréquentés afin de les prévenir et leur conseiller de traiter.
C’est ce que j’ai fait : j’ai contacté les deux derniers logements où nous avons séjourné : un mobil home le week end d’avant, un hôtel 2 week ends auparavant, et un appartement un mois auparavant. Tous ont nié avoir des punaises de lit. Peu importe, c’est fait c’est fait, mais au moins les voilà prévenus.
Si les punaises de lit proviennent de chez un voisin, alors là c’est une autre histoire, car s’il ne veut pas traiter, vous serez obligé de traiter régulièrement et poser du insecticide (professionnel) sur tous les points d’entrée possibles : pas de porte, gaines techniques… Prévenez syndic, mairie, jouez toutes vos cartes.
Mon histoire : comment je me suis débarrassée des punaises de lit
Mon mari et moi avons passé deux weekends de suite dans un camping (mobil home), et avons dîné dans le même endroit, dans un lieu ancien, sur des fauteuils tapissés, parquet…
Je me suis réveillée le jeudi matin (suite aux deux weekends) avec des piqûres sur le bras. Plein de tâches rouges, qui faisaient penser à une réaction allergique. Le lendemain, elles étaient plus intenses. Et j’ai tilté : ça ressemble à des tâches de piqûres de punaises de lit. Redoutant la chose, je m’étais suffisamment informée pour suspecter des piqûres de punaises. Je suis allée en pharmacie, où les plus jeunes pensaient à une réaction allergique suite à un changement de lessive par exemple, mais la plus expérimentée a confirmé les piqûres de punaises de lit. DRAMA.
Impossible de savoir si ça venait du mobil home, ou d’un autre séjour que nous avions passé un mois auparavant (gîte et hôtel) : je pense que nous n’avons ramené qu’une seule (ou très peu) de punaises de lit, et qu’elles auraient été dans des sacs, vêtements, et auraient tardé à venir nous piquer…
Le vendredi matin, mon mari et moi nous mettons à la recherche d’un professionnel. On ne cherche pas à s’en débarrasser nous-même, on va au plus rapide et efficace. Ma méthode, malgré l’urgence :
- J’ai appelé la mairie, service environnement (ils vous renvoie vers les bons services) pour avoir leurs contacts d’entreprise. Au début ils ont refusé de me donner des contacts, puis je leur ai rappelé que c’était un sujet de la ville, santé publique etc (même si ce n’est pas tout à fait vrai)
- Je n’ai pas fait, mais j’aurais dû : appeler l’hôtel que nous connaissons pour savoir avec qui ils travaillent
- Je me suis renseignée (rapidement) sur les protocoles : en gros les fumigènes, le protocole classique (spray + sacs poubelles), et un protocole où il passe une fois « et c’est fini ».
- Nous avons appelé des professionnels chacun de notre côté, en prenant des professionnels de proximité, et avons comparé leur protocole, leur prix, et leur discours. Le protocole « classique » nous paraissait le plus efficace. Nous nous sommes méfiés du fumigène et des promesses « rapides ».
- Nous avons finalement opté pour un professionnel, à quelques kilomètres de chez nous, disponible l’après-midi même.
- Nous commençons le protocole : nous avons vidé l’armoire de la chambre dans de gros sacs plastiques épais (nous étions déjà équipés). Les vêtements les plus fragiles sont allés au congélateur (en plusieurs fois, le notre étant petit).
- Le professionnel a minutieusement inspecté et aspergé les zones sensibles dans la chambre, le salon (canapé) et la voiture à notre demande. Nous avons quitté les lieux 30 à 60 minutes.
- Mon mari a été piqué le vendredi et le samedi soir. Moi non.
- Le dimanche, suivant les conseils du désinsectiseur, nous avons posé des joints transparents entre les plinthes et le plancher. Nous avons placé du ruban adhésif double-face sur les pieds du lit (aucune punaise n’a été prise au piège), et avons éloigné le lit du mur. A partir de ce moment là, nous n’avons plus eu de piqûre.
- Nous avons laissé les sacs poubelles dehors, et avons fait des aller-retour à la laverie pour laver à 40 et passer le linge au sèche-linge. Pendant ce temps, les affaires les plus fragiles (sacs, chaussures) étaient au congélateur pendant cinq jours au lieu des trois recommandés. Ca a pris 3 semaines, car le linge finissait de sécher dans notre appartement, c’était l’hiver, ça prenait du temps.
- Le professionnel est revenu trois semaines plus tard réitérer ses gestes. En fait, le produit reste efficace au passage des insectes pendant 2 / 3 semaines, et il est conseillé qu’il reviennent au cas où il y ait des oeufs qui éclosent entre temps. Ils nous a pris 2 x 150 euros, + 30 euros pour la voiture. On ne pense pas forcément à la voiture, mais c’est important.
Nous avons pas mal discuté avec le désinsectiseur (une crème). Il nous a raconté qu’il ne fallait pas paniquer, et que de toutes façons notre logement était sain : prore mais surtout « net » : pas de vieux plancher ou tapisseries mais du carrelage, peinture, plancher serré dans la chambre…
Il nous a également rassuré quand il nous a affirmé que le fumigène n’était pas si efficace que ça, puisqu’il ne passait pas partout. La fumée remonte, et ne rentre pas derrière les plinthes, les creux du plancher…
Il nous a raconté sous forme d’anecdotes qu’il pouvait arriver chez des gens qui avaient mis leur logement « sous sac poubelle », des tas et des tas de sacs poubelles. Que certains jetaient d’emblée les literies et canapés Cela n’était pas utile à moins d’une d’infestation avancée et de mobilier avec des creux, trous… En fait, il était très détendu et relativisait beaucoup, ce qui nous a rassuré.
Aussi, il nous a rassuré quant à la literie. Notre matelas était bien cousu : les punaises ne creusent pas (elles n’ont pas de pelles, ça reste des insectes classiques). Seuls les matelas très poreux peuvent présenter des risques. Nous avions un doute avec notre sommier, car rien n’est apparent, le dessous est caché par un tissue agrafé. Là aussi il nous a rassuré : pas besoin de tout déchirer. Si il y a des punaises, elles seront obligées de ressortir par les côtés, et passeront sur le produit.
Nous avons retrouvé ce que nous pensons être une punaise un jour sur le sommier, entre les deux passages du désinsectiseur.
Depuis, nous croisons les doigts quand nous voyageons et ne sommes pas tombés dans la parano… Nous ne traitons pas systématiquement, mais jetons tout de même un oeil sur la literie que nous ne connaissons pas. Cela fait un an.
Cas où la désinsectisation a été longue et pénible
Quelques mois auparavant, une connaissance a eu des punaises de lit (nous ne l’avons pas croisée, ça ne venait pas de chez elle). Elle a beaucoup galéré pour s’en débarrasser, et je vous explique pourquoi :
- Elle a attendu un an avant de traiter
Voilà !
Si je déroule un peu plus… Elle a fait appel à la plus grosse boîte de désinsectisation d’Ile de France, elle a suivi le protocole… Apparemment elle a eu droit « à la totale ». Ils sont venus trois fois. Elle a payé une blinde. Et au final elle s’en est sortie seule, avec de la terre de diatomée. Elle en était arrivée à un point où elle se faisait piquer en plein jour (elles étaient dans les vêtements) et les voyaient la nuit. Non vraiment, n’attendez pas. J’ai presque envie de dire si vous avez un doute, traitez.